SAINTRICK MAYITOUKOU- C’est un excellent concert national qu’on vend sur l’international

Marie-Léontine Tsibinda Bilombo

SAINTRICK MAYITOUKOU- C’est un excellent concert national qu’on vend sur l’international

Saintrick Mayitoukou commence son cycle scolaire à Dakar au Sénégal : le primaire à St- Christophe ensuite à Notre Dame des Anges, le collège au Cours Secondaire Sacré Cœur. Mais en janvier 1983, son père décède et il rentre avec sa famille au Congo à Brazzaville. Il poursuit ses études au CEG Angola Libre puis au Lycée de la Libération/Pierre Savorgnan de Brazza.  Saintrick Mayitoukou rate trois fois le BAC, commence son activité musicale et s’inscrit à des cours par correspondance dans une école belge EDUCATEL en Technique de Sonorisation. Il devient l’un des Ingénieurs, Formateurs en Sonorisation les plus sollicités de l’Afrique. Il est à vingt et un ans de formation dans plus de dix-huit pays du continent. Il demeure le seul africain répertorié à avoir édité un ouvrage sur ce métier Comprendre et Pratiquer la Sonorisation de Spectacle, Zhu Culture et Africalia Editions ; 2010 (mis à jour en 2016).  Aujourd’hui il est Intervenant Vacataire à l’UFR CRAC (Civilisation Religion Art et Culture) à l’Université Gaston Berger de St-Louis du Sénégal depuis 2016 en Ingénierie du Son et en Musique.

Mais comment êtes-vous passé de cette profession à la musique ? En fait, malgré mes études par correspondance de Technicien en Sonorisation d’ailleurs stoppées par le conflit armé de 1993 (La Poste était devenue inactive), ma première vraie profession a donc été la musique. J’ai appris à jouer mon premier instrument, l’harmonica à Dakar en 1983 après la mort de mon père. J’étais fan du chanteur-instrumentiste Ismaël Lô dont c’était l’instrument de prédilection lui-même influencé par Bob Dylan. C’est de retour à Brazzaville que j’ai concrétisé cet intérêt pour la musique en apprenant à jouer de la flûte, de l’accordéon puis de mon instrument majeur qui est la guitare. Conséquemment au décès de mon père, j’avais ressenti le besoin d’écrire des textes, surtout des poèmes. Puis cela m’avait logiquement conduit à écrire des textes de chansons que j’ai interprétés et qui m’ont poussé à cette carrière de chanteur.

 Peut-on parler d’influence familiale ou d’une vocation tout simplement ? Mon défunt père Pierre Mayitoukou avait été musicien dans le groupe Congo Butsiélé et même ami de l’artiste Franklin Boukaka. Mon frère aîné Michel Mayitoukou a été le premier artiste des enfants, guitariste mais aussi comédien dans la célèbre troupe Les Ngunga. Il avait d’ailleurs été désigné pour porter l’invitation à l’auteur Sembène Ousmane pour qu’il assiste à la grande première de la pièce « Les bouts de bois de Dieu » au CFRAD de Brazzaville. Cependant, faire carrière dans la musique relève plus de la vocation. Le facteur déclencheur de ma carrière d’artiste pluriel est assurément le traumatisme subi suite au décès de mon père. C’est ce besoin d’exprimer et d’extérioriser ce traumatisme qui m’avait conduit à écrire, à jouer d’un instrument et ensuite à chanter, à faire de la comédie et à dessiner.

Quels sont les thèmes favoris que vous abordez dans vos chansons car vous êtes aussi auteur-compositeur ? Je suis arrivé à la chanson avec un état d’esprit dénonciateur des malveillants faits sociaux puis de la mal gouvernance. Je continue au bout de mes trente ans de carrière professionnelle à chanter contre l’injustice sociale et gouvernementale et les rapports entre les êtres humains. J’ai toujours été intéressé par les faits historiques, comme dans Congo Océan, mon 3e album YEKETI, ou Meya mon 4e album NSAMINA. Dans mon album, un titre intitulé Loango évoque le port de l’esclavage du Congo Brazzaville, enfin reconnu par l’UNESCO. J’ai sorti un single « Ngaï Na Yow » qui parle d’amour dans un duo avec la chanteuse sénégalaise Adiouza : elle chante exclusivement en Lingala et moi en Wolof !

Les Européens chantent dans leurs langues, les Américains aussi, mais le Congolais, outre les langues du pays aime chanter en français : influence coloniale ou recherche de notoriété ? Le chanteur congolais est meilleur quand il chante dans ses langues maternelles et nationales et nous avons la chance d’avoir des langues très musicales que nous envie le reste de l’Afrique. Vivant au Sénégal et ayant parcouru l’ensemble du continent, nous sommes très enviés grâce à la musicalité du Lingala. Mais n’oublions pas que le congolais de Brazzaville qui a subi la colonisation française a toujours été fier de s’exprimer sans accent en français, et pour avoir comme capitale celle de la France Libre pendant la seconde guerre mondiale.

Chanter en français n’est donc pas un besoin de notoriété ? C’est d’abord une expression naturelle et non un besoin de notoriété, c’est chanter en anglais qui pourrait l’être. Mais vous remarquerez que les congolais en général chantent très rarement en Anglais ou Espagnol, et depuis mon aîné Rod Niangadoumou, avec qui j’ai collaboré à mes débuts, et même avant lui aucun congolais n’a été connu dans ces langues étrangères. Pour ma part, je demeure l’un des plus connus à chanter de manière courante dans une langue africaine étrangère à la mienne, le Wolof du Sénégal. J’ai écrit et chanté un titre en Sango de Centrafrique pendant mon exil de deux ans dans ce pays suite à la guerre au Congo Brazzaville, une langue que je comprends également.

Et vous, dans quelle langue chantez-vous le mieux ? La langue dans laquelle je chante le mieux est le Lari, ma langue maternelle, bien que j’aie appris à le parler à l’âge de 15 ans à notre retour au Congo. Je ne parlais que le Français depuis ma naissance puis le Wolof pendant mon enfance. Mais la langue dans laquelle j’écris le mieux demeure le Français.

Aujourd’hui après une longue expérience dans la musique, pouvez-vous, vous considérer comme un incontournable de la musique du monde et du Congo Brazzaville en particulier ? Comme un incontournable, c’est ce que beaucoup pensent de moi pour avoir eu l’audace de mélanger les cultures, les musiques, les langues, les rythmes du Congo et du Sénégal. C’est ce mixage qui est en vogue avec l’Afro, l’Afro Trap et même le Coupé décalé, la base rythmique est congolaise issue du Soukous. Mes rencontres musicales discographiques et, ou scéniques avec des ténors mondiaux de la musique africaine comme Manu Dibango, Ismaël Lô, Youssou Ndour, Salif Keïta, Baaba Maal, Angélique Kidjo, Bernard Lavilliers, sans compter les Congolais comme Zao, me placent en effet dans la musique mondiale d’origine africaine.

Quels sont les instruments que vous affectionnez le plus ? Mes instruments de prédilection sont la guitare électroacoustique; même si j’ai toujours la première guitare électrique achetée de ma poche d’artiste qui fonctionne encore et ce depuis 1992 ; et l’harmonica. Mais j’adore le son du saxophone alto, qu’on retrouve dans mon prochain album. J’en connais les principes, et saurai être bon si je m’y consacre. Je sais jouer de la flûte à bec, à trois et six trous et de la flûte peuhle également, du piano (clavier), un peu d’accordéon, de la sanza, de la percussion (ngoma, djembé, tama, etc.) et un peu de batterie. J’avais besoin d’acquérir toutes ces connaissances instrumentales pour maîtriser ma musique. Mais sur scène je ne joue que de la guitare et de l’harmonica.

L’industrie de la chanson se porte-t-elle bien au Congo ? Elle se porte très mal et la majeure partie des quelques artistes qui arrivent à sortir du lot comme Fanie Fayar médaillée d’or des derniers Jeux de la Francophonie, font figure d’exception. Ce sont des artistes qui travaillent de manière acharnée et passionnée et qui ont essayé de se professionnaliser en confiant la direction de leur carrière à des jeunes entrepreneurs culturels, comme Josh Bakoua, qui se forment grâce au réseau international. L’état de l’industrie de la chanson au Congo est un vaste débat, on devrait y consacrer des états généraux afin d’inverser la courbe décroissante de son développement.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre parcours d’artiste ? J’ai un parcours atypique au regard du choix de mon style musical hors des courants de la mode et ma pluridisciplinarité artistique. Pendant longtemps on n’a jamais su où me caser, je pense d’ailleurs être toujours inclassable. Cela a entraîné le fait que j’ai toujours été en auto-production avec ma propre structure. Ma plus grande difficulté est le fait de ne pas avoir les moyens adéquats pour exercer mon métier en toute quiétude et sécurité. Originaire du Congo je vis au Sénégal ou le niveau est très concurrentiel. J’y suis très apprécié et très respecté par tous avec un public particulier. Même si « nul n’est prophète chez soi », on est toujours d’abord porté par son peuple. Aujourd’hui, avec l’Internet, la concurrence est mondialement biaisée. N’importe qui peut devenir n’importe quoi ! Les critères des vraies valeurs artistiques ont changé, c’est l’image qui prend le dessus et nous y travaillons. Les artistes de scène live comme moi éprouvent d’énormes difficultés à s’exprimer, très souvent en raison des freins liés à la mobilité. Les festivals ont de moins en moins de soutien, de sponsors et par conséquent ont de plus en plus du mal à payer les billets d’avion, sans compter les problèmes d’obtention ou de coût de visa. Je pense aussi que les politiques culturelles des pays africains sont importantes à définir ou à redéfinir afin de redinamiser l’entreprenariat culturel et artistique.

Comment se prépare un concert national ou international ? Artistiquement parlant la méthode devrait être la même, du moins je l’ai toujours conçu comme tel et je l’enseigne aujourd’hui. Un concert national devrait requérir le même sérieux en préparation qu’une représentation internationale selon que ce soit un festival ou une simple soirée de gala ou dans une grande salle. Il s’agit d’abord de bâtir une chronologie de chansons qui évolue selon un fil conducteur racontant schématiquement et thématiquement une histoire, celle de la carrière de l’artiste. Ce répertoire doit comporter des temps forts et des cassures émotionnellement très fortes. La rigueur des répétitions doit créer une osmose très forte entre les musiciens et le leader, une complicité et une complémentarité exceptionnelle et spectaculaire à regarder. Le leader est en charge de gérer le reste, la communication avec son public et porter son message et sa musique avec grandeur et magnificence.

Mais l’organisation est capitale…Tout à fait d’accord avec vous : un concert réussi, repose d’abord sur son organisation à savoir la communication, les moyens financiers et bien entendu la qualité de la régie technique en son et en éclairage de scène, vient ensuite la scénographie, surtout à l’ère du numérique où celle-ci se modernise incommensurablement. À l’image du dernier concert à l’Institut français de Dakar de mon ami et collègue Didier Awadi, qui a réuni tous les éléments que je viens de citer, c’est un excellent concert national qu’on vend sur l’international.

 Avez-vous une association d’artistes musiciens ? Depuis Brazzaville, je suis connu comme étant précurseur dans ce type d’organisation avec l’Association MoNa créatrice des Tambours de Brazza, ou encore plus personnellement avec mon binôme Luc Mayitoukou ex-bassiste et manager, Espace Tchielly devenu en 2006 l’entreprise culturelle Zhu culture plaque incontournable de l’élite des structures du genre en Afrique et en Occident. Espace Tchielly et Zhu culture ont toujours été ou participé à la production de toutes mes œuvres artistique et littéraire à ce jour. Zhu culture a réellement porté ma carrière et nous a permis avec Luc Mayitoukou de pouvoir nous inscrire dans l’élite africaine de la formation dans les métiers des Arts de la scène. Avec Zhu culture, nous avons porté haut le développement de la carrière professionnelle de plusieurs autres artistes du continent comme Lexxus Legal, Maryse Ngalula (RDC) ; Kamaldine Konté, Petit Kandia, Elie Kamano (Guinée Conakry) ; Les Bantous de la Capitale, Zao, Fredy Massamba, Mad Pluma, Lang’i, Fanie Fayar, etc. (Congo) ; Alima (Cameroun) ; Idylle Mamba (RCA) ; Ismaël Lô, Youssou Ndour, Maréma Fall, (Sénégal) ; Sessimè (Bénin), etc., pour ne citer que ceux-là.

De nos jours, nous voyons des musiciens abandonner les chants du monde pour célébrer la gloire de Dieu : est-ce un pas que vous feriez ? Effectivement cela est récurent et de grands noms y sont passé pour des raisons personnelles liées à leur foi. Il faut savoir que dans mon parcours, j’ai déjà eu à évoluer dans le contexte et le courant musical religieux. Après avoir fait mes débuts de musicien dans le groupe LONGOKA SPIRITUEL de gospel comme bassiste, j’ai ensuite basculé pendant cinq années dans la chorale catholique TU TINDISSA de la paroisse St-Charles Lwanga de Makélékélé, à Brazzaville, avant de me lancer dans ma carrière personnelle. Je puis dire que ces années furent ma plus grande formation dans ce métier. Par rapport à cela, j’ai toujours eu une dette spirituelle vis-à-vis de mon créateur. Seulement, je n’ai pas attendu de m’y consacrer exclusivement, parce que cela fait des années que j’ai commencé à écrire, composer et chanter pour le Seigneur sur mes scènes internationales. Je ne compte donc pas abandonner les « chants du monde » car ils sont tout autant d’inspiration divine et de messages de bonnes paroles. J’ai démarré l’enregistrement d’un album d’environ six titres, exclusivement consacrés à la célébration de la gloire de Dieu qui s’intitulera « PRIER ». D’ailleurs, le chant religieux s’inscrit de plus dans un développement de carrière professionnel, qui est devenue une grosse industrie en développement, qui a un public et cette musique est autant protégée en droits d’auteurs. À mon entendement, rien n’interdit de mener ces deux carrières en parallèle.

Un mot de la fin ? Je suis satisfait de donner mon avis sur des questions déterminantes de la carrière d’un artiste de mon rang. J’ai évoqué le fait d’avoir commencé par l’écriture, et je couve pas mal d’écrits (prose, poésie et pièces de théâtre). Je tiens à partager le lien d’un ouvrage édité en ligne qui m’est précieux car il rend hommage à ma défunte mère Makaya Anne que je n’ai pas évoquée dans cet interview : Mal de mère, https://www.amazon.fr/Mal-M%C3%A8re-Saintrick-Mayitoukou-ebook/dp/B01GF1D61M

Je viens de terminer un des ouvrages de ma vie, une autobiographie sur mon départ en exil forcé par le conflit armé de 1997 à Brazzaville et comment j’ai réussi à faire sortir tout mon orchestre Les Tchielly. Actuellement en lecture pour édition, je prie pour qu’il reçoive un intérêt particulier auprès des éditeurs et surtout des lecteurs du monde entier, car je tiens à consolider ma maxime selon laquelle : « Je suis l’artiste dont on parle peut-être moins que les autres, mais dont on parlera encore quand on ne parlera plus des autres » !

Propos recueillis par Marie-Léontine Tsibinda Bilombo

62 réponses

  1. 그 위대한 유학자와 선비들은 모두 존경할 만한 선비들이다.
    넷엔트슬롯

  2. 锘縠ggc dit :

    옛 병이 재발한 것을 생각하며 홍치제는 마침내 마음을 누그러뜨렸다.
    ???eggc

  3. 부운고슬롯
    그의 아버지의 관계에 의지하여, 이 비밀 사업은 실제로 큰 팡파르로 이루어졌습니다.

  4. 프라그마틱 슬롯 무료
    Fang Jifan은 서둘러 말했습니다. « 폐하에게 감히 물어보십시오. 다른 사업은 무엇입니까? »

  5. https://www.google.fm/url?q=https://www.michalsmolen.com
    궁궐에는 등불과 꽃줄이 없었지만 뒷마당에는 환희를 더했다.궁전의 상황은 정말 이상합니다. 폐하께서는 여러 날 동안 대신들을 부르지 않았습니다.

  6. home 카지노
    많은 상인들이 우연히 뒤에 남았다.

  7. Izxfch dit :

    best prescription allergy pills generic allergy medication list is claritin stronger than benadryl

  8. 프라그마틱 슬롯 사이트
    Liu Jin은 Ouyang Zhi 옆에 서 있었는데…그는 갑자기…그가 배고프다고 생각했습니다.

  9. 프라그마틱 슬롯
    « 말이 되네요. » Lu Wenli의 눈이 빛났습니다. « 감히 물어보십시오 … »

  10. 프라그마틱 슬롯에 대한 글 정말 잘 읽었어요! 더불어, 제 사이트에서도 프라그마틱과 관련된 정보를 얻을 수 있어요. 함께 교류하며 더 많은 지식을 얻어보세요!

    프라그마틱에 대한 글 읽는 것이 정말 즐거웠어요! 또한, 제 사이트에서도 프라그마틱과 관련된 정보를 공유하고 있어요. 함께 발전하며 더 많은 지식을 쌓아가요!

    https://spinner44.com/

  11. Fohice dit :

    acidity tablets name in india buy zyloprim 300mg online

  12. Zxmwdq dit :

    buy clearasil adult acne medication prednisolone 40mg canada best dermatologist treatment for acne

  13. Vnrxwi dit :

    best allergy pills for adults buy astelin generic prescription only allergy medication

  14. Wxitgv dit :

    prescription drug for stomach cramps buy cheap epivir

  15. Qeybcq dit :

    buy accutane 10mg pills purchase absorica online accutane cost

  16. Sfcdat dit :

    buy amoxil pills purchase amoxicillin for sale buy amoxicillin generic

  17. Hvvqhb dit :

    azithromycin usa buy zithromax 250mg online cheap buy azithromycin 250mg sale

  18. Ipxwdw dit :

    order neurontin online cheap cheap gabapentin 800mg

  19. Blomwu dit :

    how to get azithromycin without a prescription purchase azithromycin for sale azipro over the counter

  20. Kagchg dit :

    buy generic furosemide 40mg lasix 40mg usa

  21. Jnqtbg dit :

    prednisolone 40mg tablet buy cheap generic omnacortil omnacortil 10mg for sale

  22. Vuykla dit :

    amoxil drug buy amoxil 250mg generic purchase amoxicillin

  23. Ropihw dit :

    order ventolin 2mg pills order ventolin online albuterol us

  24. Uascnk dit :

    cheap levothroid pill synthroid online buy synthroid 100mcg generic

  25. Ctktuw dit :

    clomiphene 50mg uk purchase clomid online clomiphene 50mg over the counter

  26. Lfzevg dit :

    buy generic tizanidine online zanaflex tablet tizanidine usa

  27. socialmediatric.com
    Zhu Houzhao는 Fang Jifan과 함께 사랑스럽지 않은 표정으로 은밀히 웃었습니다.

  28. digiyumi.com
    « 무슨 일이야? Xishan의 멜론과 과일이 심어 졌습니까? »

  29. Ozgldx dit :

    buy rybelsus 14 mg for sale buy cheap generic semaglutide order generic semaglutide 14mg

  30. Fymbpi dit :

    buy deltasone 20mg online cheap buy prednisone 20mg sale prednisone 5mg for sale

  31. Jujxtr dit :

    buy semaglutide pills for sale rybelsus 14 mg tablet order rybelsus 14 mg generic

  32. Oyigug dit :

    accutane 10mg over the counter accutane 20mg oral order accutane pill

  33. Al tomar fotografías con un teléfono móvil o una tableta, debe activar la función de servicio de posicionamiento GPS del dispositivo; de lo contrario, no se podrá posicionar el teléfono móvil.

  34. modernkarachi.com
    Xu Jing이 오래 전에 바다에서 죽었다는 소식을 듣지 않았습니까?

  35. Can you be more specific about the content of your article? After reading it, I still have some doubts. Hope you can help me. https://www.binance.com/sk/join?ref=DB40ITMB

  36. Qociti dit :

    order albuterol inhalator sale order albuterol 4mg albuterol inhalator online

  37. Axflrp dit :

    order amoxicillin 500mg pill amoxil 250mg cost amoxicillin 250mg price

  38. 에그벳300 dit :

    amruthaborewells.com
    이 손바닥이… 그렇게 강할 줄은 아무도 예상하지 못했습니다.

  39. Yrpapz dit :

    order augmentin 375mg online order augmentin 625mg generic order augmentin 375mg online cheap

  40. homefronttoheartland.com
    Xiao Jing이 칼을 자른 후 그러한 고난을 견디는 것은 용납되지 않습니다.

  41. Ejraui dit :

    how to buy azithromycin buy generic azithromycin 500mg azithromycin canada

  42. Xqfoyh dit :

    buy generic levothroid levothyroxine online order order synthroid 150mcg pill

  43. Получение образовательного документа обязательно для профессиональной деятельности на пост. Иногда случаются ситуации, когда предыдущий документ не подходит для профессиональной деятельности. Покупка диплома в Москве устранит эту необходимость и предоставит успешное будущее – [URL=https://kupit-diplom1.com/]https://kupit-diplom1.com/[/URL]. Существует множество причин, стимулирующих покупку диплома в Москве. После нескольких лет работы повдруг может возникнуть необходимость в университетском дипломе. Работодатель вправе менять требования к персоналу и заставить принять решение – диплом или увольнение. Полный дневной график учебы занимает много времени и энергии, а дистанционное обучение — требует денег на экзамены. Ð’ подобных случаях лучше купить готовую копию. Если вы ознакомлены с особенностями своей будущей специализации и овладели необходимыми компетенциями, нет необходимости затрачивать время на обучение в университете. Плюсы покупки диплома воспринимают скорое производство, идеальное сходство с оригиналом, доступную цену, уверенность в трудоустройстве, возможность оценить свой успех самостоятельно и комфортную доставку. Наша фирма обеспечивает возможность каждому человеку получить желаемую работу. Цена изготовления аттестатов доступна, что делает эту покупку доступной для всех.

  44. Vfygdo dit :

    buy prednisolone generic buy omnacortil 40mg without prescription prednisolone 20mg ca

  45. Wzpbke dit :

    serophene uk order clomid online buy cheap clomiphene

  46. 소닉슬롯 dit :

    homefronttoheartland.com
    왼쪽과 오른쪽에 있는 두 사람은 Dowager 황후를 플랫폼으로 도왔습니다.

  47. 에그슬롯 dit :

    kinoboomhd.com
    Liu Jin은 큰 소리로 « 노예는 감히 감히하지 마십시오. « 라고 말했습니다.

  48. Kvhoqa dit :

    gabapentin price gabapentin 600mg for sale neurontin 100mg price

  49. Сегодня возможно [URL=https://diplomguru.com]купить диплом в Москве[/URL] любого Вуза России без предоплаты! Изготовим любые образовательные документы за 2 дня, компания diplomguru.com.

  50. Ffnllg dit :

    generic viagra 50mg sildenafil 100mg england sildenafil 50mg us

  51. Vrfblm dit :

    buy lasix 100mg pills buy furosemide without prescription order lasix 40mg for sale

  52. 소닉슬롯 dit :

    chasemusik.com
    Hongzhi 황제는 서쪽 산을 바라보고 심호흡을 한 다음 깊은 한숨을 쉬었습니다.

  53. diplom4.me dit :

    Хотите [URL=https://diplom4.me/]купить аттестат[/URL]? Наши опытные специалисты помогут вам приобрести документ о высшем образовании моментально и легально. Доверьтесь профессионалам!

  54. Zhjjim dit :

    order rybelsus for sale rybelsus 14 mg for sale purchase semaglutide without prescription

  55. Uovhro dit :

    purchase vibra-tabs generic doxycycline cheap generic doxycycline

  56. 에그벳 dit :

    rivipaolo.com
    군중은 끊임없이 군중을 옆으로 밀면서 서둘러 앞으로 돌진했습니다.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *