GAËTAN NGOUA – C’est ensemble qu’on pourra faire gagner le Congo

Marie-Léontine Tsibinda Bilombo

GAËTAN NGOUA – C’est ensemble qu’on pourra faire gagner le Congo

Gaëtan Ngoua commence son cycle primaire dans l’école primaire emblématique de Mbila, au Congo. L’école a formé la plupart des cadres de tous les villages environnants. En 1983, il obtient le Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires qui lui permet d’entrer au Collège d’Enseignement Général et Polytechnique Albert Niangoula de Komono. Il obtient en 1989 son Brevet d’Etudes Moyennes Générales. En octobre 1990 il fait son entrée au Lycée de Sibiti où il rencontre plusieurs amis dont Pierre Saya dit Lenine. Au terme de trois années de rude labeur il obtient en 1993 son baccalauréat et monte à Brazzaville où il s’inscrit à l’université Marien Ngouabi. La rentée n’aura jamais lieu à cause des évènements socio-politiques qui secouent le Congo. Entre 1998 et 2000, Gaëtan Ngoua regagne son village : la guerre a pris possession du pays. Mais en 2004, il est enfin diplômé de l’université Marien Ngouabi et obtient une maîtrise en philosophie et un diplôme d’études universitaires en sciences de la communication.

                                      Qui est Pierre Saya pour vous ?

Pierre Saya n’est plus un ami pour moi, il est devenu un frère. C’est un ami du lycée rencontré en 1990 alors que nous sommes encore en seconde au lycée de Sibiti.

Comment aviez-vous alors perçu sa poésie et que vous apporte-t-elle ?

C’était un garçon qui venait de perdre son soutien majeur dans la vie, son oncle paternel qui était tout pour lui. Issu d’une famille défavorisée par l’injustice de la vie, il peinait pour renouer avec la vie courante. Ses poèmes étaient donc teintés de ce sentiment d’être un être seul au monde sans soutien. Il sentait le manque d’affection et de présence. Il écrivait pour combler ce manque. Et c’est après avoir découvert sa poésie que j’avais compris du coup ma propre existence. Nos histoires se ressemblaient et finalement se sont rencontrées en ce moment-là. Cet épisode de ma vie a vraiment influencé et influence encore ma poésie, car j’écris depuis lors pour donner envie de vivre aux déshérités.

Vous aviez été frappé par Le contempteur, le poème de Tchicaya u Tam’Si ?

C’est ce poème, je voulais dire cette prophétie donnée comme commentaire de texte composé en première par Monsieur Léon Tsimba alors professeur de français au lycée de Sibiti en 19991 qui m’a ouvert les portes de la maison de la poésie. Je suis devenu effectivement poète grâce à ce poème. Il est tiré du recueil Épitomé.

Que représente donc la poésie pour vous ?

La poésie fait désormais partie de ma vie. Je ne peux plus vivre sans poétiser. Elle me permet de rattraper mes ratés de vie courante et me projette dans un monde parfait qui répare les incartades de la vie.

Avez-vous lu d’autres textes de Tchicaya : Qu’en pensez-vous ?

Tout à fait. Je venais tout juste d’acheter la poésie complète de Tchicaya u’Tam’si publié sous le titre de « J’étais nu pour le premier baiser de ma mère » sous la direction de Boniface Mongo Mboussa, j’y reviens tout le temps parce que pour moi cet homme est non seulement comme le disait Sony Labou Tansi « Le père de notre rêve » mais, il est aussi un prophète car ce qu’il avait écrit sur le Congo est ce qui se déroule actuellement. Relisez-le avec toutes l’attention possible vous comprendrez pourquoi le Congo est Congo.

Rêves Candides, pour quelles raisons aviez-vous écrit ce livre ?

Là-dedans il y a les rêves de mon enfance. Une histoire parfumée de sens pour ma vie. C’est un livre qui démarre ma carrière poétique. Je note cependant que je suis souvent surpris qu’on me demande quelle est le thème de votre recueil des poèmes parce que pour moi il est déjà un recueil des poèmes forcément un livre qui a plusieurs thèmes. Un poème c’est déjà un thème.

C’est urgent et Mon doux peuple,

deux recueils publiés aux éditions Cana : quels sont les sujets que vous traitez dans ces ouvrages ?

Ils traitent du Congo mon pays natal. De ses hauts et de ses bas.

L’enfance est donc une période spéciale dans votre parcours de poète ?

Bien sûr car l’enfance est en quelque sorte le matelas de notre vie. C’est pourquoi j’y ai consacré tout un recueil des poèmes intitulé Ode pour mon enfance.

 A la cueillette des voies lactées, marque-t-il une époque particulière de votre vie ?

Pas vraiment mais, c’est comme un iota entre l’alpha et l’oméga de ma vie. Dans A la cueillette des voies lactées, je reviens et insiste sur les thèmes majeurs de ma poésie qui sont : l’homme, la paix, le Congo, l’Afrique, l’amour du prochain et l’espoir.

 Sentiers d’espérance et Bruits des lendemains, sont tous deux publiés aux éditions Renaissance Africaine. Que véhiculez-vous dans ces textes ?

Sentiers d’espérance brosse quelques unes de mes idées politiques alors que Bruits des lendemains parle du ronronnement de ce qui arrive.

Mi-fleuve, mi-mer, un titre mi-figue, mi-raisin ?

Mi-fleuve, mi-mer bien sûr à la manière de mi-figue, mi-raisin étale mes idées sur l’humanisme. C’est un livre publié aux éditions de la Fleuvitude du poète Aimé Eyengué. J’ai un neuvième titre publié c’est Ombre d’une vie de silence. Dans ce livre je reviens sur mon Congo Natal.

   Pourquoi changer de maison d’édition après chaque publication ?

La problématique de l’édition est vaste comme sujet. L’édition a beaucoup changé ce qui fait qu’aujourd’hui il est difficile pour un auteur qui n’est pas encore connu de publier sans payer. D’où la prostitution éditoriale que vous remarquerez chez plusieurs auteurs dont moi. On se penche vers le plus offrant. C’est triste mais c’est une réalité implacable. Certains éditeurs ne sont que des éditeurs du web qui ne diffusent qu’à travers ce canal or, en Afrique et au monde aujourd’hui le contact avec le livre physique est encore très sacré. D’où la problématique sur la diffusion du livre physique que certains éditeurs ne remplissent plus.

Un temps de réflexion s’impose ?

Effectivement et c’est ce qui pousse à réfléchir et à changer d’éditeur quand cela s’offre à vous. De plus en plus, les écrivains s’appauvrissent en publiant puisqu’il faut payer l’éditeur ou remplir l’obligation d’acheter au moins 50 exemplaires de son livre avant publication. C’est un véritable casse-tête pour l’avenir de la littérature. Aujourd’hui pour éditer c’est l’argent est mis en avant dans la plupart des maisons d’éditions. Or, l’écrivain n’a toujours pas assez d’argent pour payer ce qui fait que son livre ne peut pas être assez diffusé. A terme ce sera la mort littéraire pour des écrivains même les plus prolifiques.

 De nouveaux projets ?

Dans mon atelier d’écritures sont déjà en construction : A l’autre versant du temps, O doux soleil qui me sourit, Cris d’un bambin grillé au feu des tropiques, Le peuple réclame le pain et la paix, Je récuse, Chants pour enfant du pays, Les larmes du palmier, Mots perlants, Voyage au cœurs des nuits sous-titré pour un dialogue avec mon pays, Quand c’est le vent qui vous fait grandir, Hosties du désert qui est en cours de publication aux Editions+ du poète Maha Lee Cassy. Une pluie de recueils des poèmes qui manquent présentement d’éditeur.

Quelles relations entretenez-vous avec les autres poètes du Congo ?

De très bonnes relations. Et, ceux qui liront cet article pourront en témoigner.

Un dernier mot ?

J’appelle à l’union sacrée de tous les écrivains du Congo afin de sauver notre littérature. Car à la « Phratrie » hérité de nos ainés prennent de plus en plus corps l’hypocrisie et les coteries. Or c’est ensemble qu’on pourra faire gagner le Congo. Ressaisissons-nous.

Propos recueillis par Marie-Léontine Tsibinda Bilombo

7 réponses

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