MUDA MAXANA : La créativité est une force puissante
MUDA MAXANA : La créativité est une force puissante
Muda Maxana, artiste d’origine congolaise, passionné de lecture et d’écriture, grandit dans les rues de Kinshasa où il étudie un peu de droit à l’université. Il voit le jour au Sud-Kivu, dans la ville de Bukavu. Son rêve le plus fou est de faire de l’écriture la profession de toute son existence. Vivre de sa plume comme auteur. Voilà la lave qui gronde en lui. Aujourd’hui, il vit à Bujumbura et apprécie à juste titre toutes les activités culturelles qui s’y déroulent. Il a eu le bonheur de participer au 6ème Festival Buja Sans Tabou, sous le thème « EJO » qui signifie en Kirundi, demain ou hier. Le festival, dirigé de main de maître par Freddy Sabimbona a eu lieu du 05 au 11 février 2024, à Bujumbura.
Vous êtes de Kinshasa et vous avez choisi d’habiter Bujumbura, dans quel but?
J’ai choisi d’habiter au Burundi pour des raisons artistiques et personnelles. J’ai trouvé à Bujumbura (la capitale économique) un cadre propice à la création et une communauté artistique dynamique qui ne cesse de m’inspirer au quotidien.
Êtes-vous heureux de votre vie d’artiste à Bujumbura?
Oui, je suis très heureux de ma vie à Bujumbura. La ville regorge d’une bonne énergie créative et les échanges avec les artistes locaux sont très enrichissants. Je me sens épanoui dans cet environnement burundais.
Le festival Buja Sans Tabou, vient de fermer les portes de la sixième édition de ses rencontres qui ont eu lieu du 5 au 11 février 2024, le monde culturel et artistique de la capitale a vécu des moments d’intense fusion entre comédiens, metteurs en scène et public. Que retenez-vous de cette 6ème édition?
La 6ème édition du festival Buja Sans Tabou a été une expérience incroyable. La diversité des spectacles proposés, la qualité des productions et l’engagement du public ont contribué à en faire un événement mémorable, j’ai aussi passé une semaine incroyable.
La violence dans le monde ne fait qu’empirer : violence politique, conjugale, verbale, sexuelle, ethnique, guerrière ou autres : comment le public a-t-il réagi face au thème de la violence dans les pièces présentées?
Le thème de la violence a été abordé de manière poignante dans certaines pièces présentées lors du festival. Le public a réagi avec émotion et réflexion, ce qui montre que le théâtre peut être un puissant vecteur de prise de conscience et de changement dans nos sociétés africaines.
Violences multipliées hier et amplifiées aujourd’hui : le monde n’est qu’une arche de violences?
Malheureusement, la violence semble être omniprésente dans notre monde actuel. Le théâtre, en mettant en lumière ces problématiques, peut contribuer à ouvrir les yeux des spectateurs et à susciter des débats essentiels.
Quelles sont les pièces qui vous ont le plus marqué? Pensez-vous que le théâtre est l’art qui dit tout haut ce que les gens pensent tout bas dans une société où le dérèglement -climatique ou autre- devient un mode de vie?
Plusieurs pièces m’ont marqué lors du festival, notamment celles qui abordaient de front les questions de pouvoir, d’injustice, de confits ethniques et de résistance. Je pense en effet que le théâtre a un rôle crucial à jouer en dénonçant les maux de notre société et en donnant une voix aux opprimés.
Avez-vous découvert, rencontré des comédiens ou metteurs en scène en qui vous vous êtes identifié?
J’ai eu la chance de rencontrer des artistes talentueux lors du festival, dont certains m’ont particulièrement inspiré par leur engagement et leur créativité. Ces rencontres m’ont permis de me sentir connecté à une communauté internationale…Je me souviens des artistes comme Fatima N’diaye, Ahmed Soumette, Lamine Diarra, et bien d’autres…Des moments merveilleux…
Le monde culturel ne vous est pas inconnu : vous écrivez, vous-même : prose et/ou poésie? Que représente donc l’écriture dans votre vie? Des publications en cours?
L’écriture occupe une place centrale dans ma vie artistique. Je suis passionné par la poésie et j’écris régulièrement des textes engageants. J’ai également quelques projets de publication en cours, notamment un recueil de nouvelles qui devrait voir le jour prochainement.
Quelle est la part du slam dans votre vie présentement ?
Le slam est une forme d’expression que j’apprécie énormément et qui fait partie intégrante de ma vie artistique. J’aime la spontanéité et l’énergie qu’il dégage, et je continue à m’y investir avec passion.
Un souhait, un conseil à donner à la jeunesse qui s’intéresse à la vie culturelle?
Mon conseil à la jeunesse intéressée par la vie culturelle serait de suivre sa passion avec détermination et d’oser s’exprimer sans crainte. La créativité est une force puissante qui peut changer le monde, alors ne sous-estimez jamais le pouvoir de l’art et de la culture dans nos vies.
Propos recueillis par Marie-Léontine Tsibinda Bilombo
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