PIERRE NTSEMOU – Le maître mot demeure la concentration
Pierre Ntsemou, citoyen congolais est né le 15 juin 1956 dans le Moyen-Congo qui plus tard deviendra république du Congo-Brazzaville. Ses trois premières années d’études primaires, il les passe à Mouyondzi, un district du département de la Bouenza aux côtés de ses géniteurs dont le père était à la fois le maître d’école et le directeur avant que Pierre ne les quitte pour Jacob, la quatrième ville du pays, poursuivre toute sa scolarité restante du primaire et du collège de 1966 à 1972 avec l’obtention du BEPC. Pointe-Noire, ville économique du Congo, lui tend les bras pour le lycée Victor Augagneur de 1972 à 1975. Pierre découvre Brazzaville et l’université avec son Baccalauréat D en poche. Il rêve d’y faire médecine à la Faculté de médecine qui ouvrait cette année ses portes, mais le destin en a décidé autrement.
Pendant longtemps vous aviez été enseignant : dans quelle matière, quel établissement, et qui est-ce qui vous a poussé à aimer ce métier?
Oui, hélas parce que on peut parler du destin qui certainement me prédestinait à une autre carrière que celle du port de la blouse blanche, mon rêve puisque sans raison valable, même les moins brillants que moi ont eu accès à la faculté de médecine. On y allait pas encore par voie de concours, mais par simple orientation et on tenait évidemment compte des moyennes obtenues au Baccalauréat par les candidats postulants à la médecine. Finalement, même la faculté des sciences pour y aller faire SVT ou la chimie ne nous est pas ouverte et nous voilà condamnés à aller faire où les sciences humaines, ou la philosophie ou les lettres modernes. Contre mauvaise fortune, il fallait faire bon cœur et hop ! J’embrasse les lettres qui étaient ma passion depuis le collège en même temps que les sciences, puisque personne ne savait quelle série je ferais au lycée. J’ai fini avec une licence des lettres modernes et plus tard un certificat d’aptitude professionnelle à l’enseignement dans les lycées. J’ai essentiellement enseigné à Brazzaville et à Nkayi (de 1978 à 1998) la langue de Molière avant d’embrasser une carrière administrative comme directeur des études, Proviseur, Inspecteur de français, Inspecteur coordonnateur des lycées Zone 5 (Bouenza/Lekoumou) et Inspecteur itinérant à l’inspection générale de l’enseignement où j’ai fait valoir mes droits à la retraite le 30 juin 2016. Vous avez compris par ce long exposé comment j’en suis arrivé à cette carrière d’enseignant malgré moi. Mais, n’empêche que finalement, ç’aura été un métier formidable, passionnant et je crois que mes anciens apprenants en diront plus que moi comme certaines éminences grises de la Ballade des idées.
Quelles sont les joies rencontrées, des aléas aussi ?
Les joies du métier, j’en ai connu à suffisance surtout dans les nombreuses réussites de mes élèves au Baccalauréat et à certains concours professionnels grâce à l’épreuve de français. Les aléas ? Minimes au point où ils ne sont pas restés gravés dans mon logiciel mental totalement marqué par les lauriers de l’un des plus beaux métiers du monde par les fruits qu’on en tire et surtout à travers lesquels on reconnaît l’arbre tutélaire qui les aura portés : l’enseignant.
Des collègues qui ont marqué votre parcours ?
Oh la la ! Une foule impressionnante ; vous vous imaginez combien de collègues j’ai pu avoir pendant plus de trois décennies ! J’étais presque l’ami de tous, alors je ne voudrais pas faire des jaloux en citant certains et en oublier d’autres avec cette mémoire de sexagénaire qui peut à tout moment nous jouer de sales tours.
La création littéraire a toujours été une partie de votre vie ou a-t-elle été
favorisée par la retraite ?
Non, je n’ai pas attendu la retraite pour me lancer dans la création littéraire. J’ai dit en amont que depuis le collège les sciences et la littérature se livraient à un véritable challenge de la fleur (la discipline ou matière) qui remplirait plus de suffrages pour arracher mes faveurs. Eh bien, mes condisciples sont encore là pour le témoigner. J’étais bon partout. Et la lecture était avant tout mon dada tout en excellant en mathématiques, sciences naturelles, physiques, humaines, etc. Donc, ami des livres depuis l’école primaire, j’étais déjà au CM1 abonné au journal des écoliers africains (édité en France) et dès 1967 j’y publiai grâce à mon maître de l’époque de petites histoires drôles dans une rubrique y afférent. Vous voyez bien que l’acte d’écrire était très précoce. Enseignant, j’encourageai plus tard mes élèves à écrire d’autant plus que j’étais un » champion » en rédaction où mes récits retenaient l’attention des enseignants du primaire et du collège. Pour l’anecdote, sur la Ballade des idées, j’ai publié une page de mon cahier de compositions du CM2 où une épreuve de rédaction nous demandait de parler d’un métier dont on rêvait pour la vie future. J’y écrivais mon rêve de devenir aviateur, aller en France et revenir de temps en temps aider mes parents après mes vols dans l’espace.
L’écriture peut être qualifiée de don?
Finalement oui, disons qu’écrire est un don. Sans penser à l’édition de mes écrits, dès la première année dans l’enseignement, j’ai commencé à fixer dans des cahiers réservés à cet effet, des » histoires » que je faisais lire à des amis. J’avais 22 ans quand j’embrassais le sacerdoce de Montaigne. Il n’a pas fallu longtemps pour que l’ORTF (RFI actuelle) reçoive mes manuscrits dans le cadre du concours théâtral interafricain/première chance sur les ondes. Et en 1983 une de mes pièces de théâtre avait été distinguée et dont Radio-Congo et les radios africaines faisaient la diffusion les soirs entre 21 et 22 heures. Mon Professeur de Linguistique à l’université Madame Peirera avait du reste pris la version papier éditée par l’ACCT, ma première œuvre littéraire.
Comment passez-vous aisément d’un genre littéraire à l’autre ?
Simplement au gré de la Muse. Quand elle me courtise, je la laisse venir, je l’écoute, j’échange avec elle et au fur et à mesure que notre idylle se vit, le genre prend la forme convenable et avec ce que mes acquis scolaires et universitaires m’ont appris, j’organise le discours consigné dans mes notes selon les exigences normatives et formelles des genres littéraires. Voilà pourquoi, allègrement, je passe du roman au théâtre, de la poésie à la nouvelle. Et j’écris à tout moment de la journée ou de la nuit.
Avez-vous des difficultés à préfacer certains manuscrits?
En tant que préfacier, en principe je n’éprouve aucune difficulté majeure face à cette tâche qu’un confrère me demande. Quel que soit le genre, il suffit qu’il me laisse le temps nécessaire pour le faire, je me donne un réel plaisir pour offrir au futur lecteur le hors-d’oeuvre croustillant ou savoureux pour ne plus hésiter à découvrir le plat de résistance concocté par l’auteur. Et au moment où nous faisons cette interview, je viens de finir la 71ème préface. Trois attendent d’être rédigées venant de Kinshasa, de Paris et de Brazzaville.
Et le travail de réécriture?
C’est un honneur que me font les auteurs en me confiant leurs manuscrits et de Pointe-Noire à Dakar, de Bruxelles à Kigali, de Paris à Brazzaville, c’est avec le même enthousiasme que je décrypte tous les genres d’ouvrages avant le public. Ce sont les livres des tout nouveaux venus en écriture qui parfois me posent quelques problèmes quand ils n’ont pas pris le temps nécessaire pour affiner la syntaxe et parfois l’expression lyrique. Cela freine mon travail, car je me vois obligé de faire un travail de réécriture pour ne pas faire la promotion d’une œuvre bancale. Souvent, je demande aux intéressés de faire lire et relire avant de revenir vers moi.
Que dire des ateliers d’écriture et des séances de dédicaces de l’Institut français du Congo?
L’atelier d’écriture m’occupe un seul jour en semaine. Et les séances de dédicaces sont programmées mensuellement. J’ai donc le temps pour qu’aucune activité n’interfère sur l’autre.
Quels sont les sujets brûlants de vos publications?
Les sujets brûlants de mes publications sont entre autres, la dénonciation des vices, l’aspiration à la justice sociale, l’humanisme, la religion, le dialogue des civilisations, la politique, la tradition, l’Homme et son destin.
Ecriture et confinement : Temps mort, temps de fécondité, de réflexion?
C’est véritablement un temps de fécondité puisque je crois qu’en 45 jours environ, j’ai écrit une centaine de poèmes dont les lecteurs apprécieront la qualité dans un mois ou deux.
Comment se passe la vie d’un écrivain dans une journée?
Comme celle de tout être, tout est fonction du programme établi chaque jour. On ne fait pas la même chose tout le temps. Mais, il faut dire que selon qu’on doit concevoir, corriger ou aller partager son expérience à d’autres personnes, on adopte des attitudes variées. Le maître mot demeure la concentration pour donner le meilleur de soi.
Que vous apporte votre participation au bouillonnement des idées de La Ballade des Idées piloté par Cédric Mpindy?
Ah oui ! La Ballade des idées ! Voilà un espace littéraire formidable ma très chère MLT. Très riche ruche où coule le miel lyrique des amoureux de la rhétorique, de l’analyse substantielle des livres, des réflexions majeures et pertinentes sur des sujets à caractère social, philosophique, psychologique, économique, politique, scientifique, technique et culturel. Une tribune au service du bien public.
Des publications en perspective ?
Un dixième livre en vue : le troisième recueil de poèmes pour le mois de juin et vers la fin d’année un recueil d’aphorismes, de sentences, de maximes… un retour à la tradition de l’enseignement par l’oralité.
Des prix, des distinctions?
Comme tout lauréat, gagner un prix littéraire, un trophée ou une distinction pour son œuvre, me réjouit en ce que des lecteurs ou certains experts du livre aient trouvé un bonheur en partageant la même émotion que moi à la lecture ou en découvrant le lyrisme véhiculé. Lorsque par exemple votre livre rencontre l’agrément des gestionnaires du système éducatif pour faire que votre livre soit inscrit parmi les œuvres littéraires à enseigner dans les collèges ou lycées de votre pays, il va de soi qu’on soit ému d’avoir écrit pour éduquer notre jeunesse sur des comportements à blâmer ou à promouvoir pour en faire des citoyens dignes.
De quoi êtes-vous fier dans votre création littéraire?
Dans ma création littéraire, je suis heureux qu’elle suscite de nombreux émules qui en font large écho pour le rayonnement de notre littérature. J’en suis d’autant plus fier que grâce à elle, j’ai pu participer à des salons du livre en Afrique et dans l’Hexagone où l’on a continué de porter haut le flambeau de la littérature congolaise en digne héritier des devanciers que sont Jean Malonga, Tchicaya U Tam’si, Letembet Ambily, Jean-Baptiste Tati-Loutard, Sony Labou Tansi, Bilombo-Samba, Matondo Kubu Ture…
Comment arrive la légende de Saint Pierre des mots ?
Nous sommes à la Préfecture de Brazzaville, un après-midi des Vendredis des Arts et des lettres, une plateforme culturelle sous l’égide du Président de l’Union des écrivains et artistes congolais (UNEAC), le ministre écrivain Henri Djombo en 2014. À l’honneur, l’écrivain Pierre Ntsemou à l’occasion de la cérémonie de présentation et dédicace du recueil de nouvelles Quête, Enquêtes et Conquêtes de Plaisirs, sous la modération du jeune compatriote de la diaspora de France Aimé Bedel Eyengué, essayiste et critique littéraire. La salle est archicomble. Le critique littéraire a fini son décryptage du livre et la parole est accordée à l’auteur pour son mot de circonstance. Et là ! La salle explose, exulte. L’ambiance est électrisante. L’applaudimètre craque, la salle est debout pendant plusieurs minutes. Les officiels dont le ministre compris sont enthousiastes et émus, tous comme un seul homme debout. J’en suis profondément sidéré, un peu surpris par l’effet suscité. Et ceci le long de l’expression de mon lyrisme qui était pour moi ordinaire en fonction de ma longue carrière d’enseignant de français avec les séries d’exposés de livres ou de conférences débats littéraires. Quand le modérateur dans la foulée reprend la parole, il lance : » Mes chers amis, je vous avais prévenus, le Saint Pierre des mots est là devant vous… » Et me redonnant la parole de nouveau, c’était le délire dans la grande salle d’amphithéâtre de la Préfecture de Brazzaville. La légende était née pour l’adorable et chaleureux public des Vendredis des Arts et des lettres congolaises….
Quelques titres: Une image vaut mille mots!
Et que demande le peuple friand de culture ?
Que les pouvoirs publics pensent à mettre en place une grande maison de la culture à Brazzaville où à l’instar de certaines capitales africaines, l’écrivain aura un espace d’expression, de création et de récréation pour que le livre retrouve enfin sa place dans l’esprit juvénile qui y viendrait boire la culture au lieu de boire des casiers de bière dont nos jeunes ont fait une religion avec le dieu Bacchus.
Propos recueillis par Marie-Léontine Tsbinda Bilombo
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42 réponses
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